« LES 7 SACREMENTS DE L'EGLISE »
(Maria Valtorta - L'Évangile tel qu'il m'a été révélé - Tome 4, Chapitre 122)

Jésus et son cousin Jacques retournent auprès des apôtres et des disciples après avoir passés une journée et une nuit ensemble sur le Mont Carmel ...

Jésus quitte le plateau du Carmel et descend par les sentiers humides de rosée, à travers les bois qu'animent de plus en plus les trilles et les voix, sous le premier soleil qui dore la pente orientale de la montagne. Quand la légère nuée produite par la chaleur se dissipe sous le soleil, la plaine d'Esdrelon apparaît dans toute sa beauté de ses vergers et de ses vignes qui entourent les maisons. Elle semble un tapis, en général vert, avec de rares oasis jaunâtres parsemées de plaques rouges que sont les champs où l'on a coupé le blé et où flamboient maintenant les coquelicots, un tapis enserré par le chaton triangulaire des monts Carmel, Thabor, Hermon (le petit Hermon) et par des monts plus lointains, dont je ne sais pas le nom, qui cachent le Jourdain et rejoignent au sud-est les monts de la Samarie.

Jésus s'arrête à regarder, pensif, toute cette partie de la Palestine. Jacques le regarde et Lui dit: "Tu regardes la beauté de cette région?"

"Oui, cela aussi. Mais je pense surtout aux futures pérégrinations, et à la nécessité de vous envoyer, et d'envoyer sans retard les disciples, non au travail limité de maintenant, mais à un vrai travail missionnaire. Nous avons des régions et des régions qui ne me connaissent pas encore et je ne veux pas laisser d'endroits sans Moi. C'est ma continuelle préoccupation: aller, agir, tant que je puis, et tout faire..."

"De temps en temps des choses viennent te ralentir."

"Plutôt que de me ralentir, elles m'imposent des changements dans l'itinéraire que je dois suivre, car les voyages que nous faisons ne sont jamais inutiles. Mais il y a encore tant, tant à faire... Et aussi parce qu'après une absence je retrouve beaucoup de coeurs revenus au point de départ et il me faut recommencer."

"Oui, elle est accablante, et elle dégoûte cette apathie des esprits, cette inconstance et cette préférence pour le mal."

"Accablante. Il ne faut pas dire qu'elle dégoûte. Le travail de Dieu ne dégoûte jamais. Les pauvres âmes doivent nous inspirer de la pitié, pas du dégoût. Nous devons toujours avoir un coeur de père, de bon père. Un bon père n'éprouve jamais de dégoût pour les maladies de ses fils. Nous ne devons pas en éprouver, nous, pour personne."

"Jésus, me permets-tu de te poser des questions? Moi, cette nuit aussi, je n'ai pas dormi. Mais j'ai beaucoup réfléchi en te regardant dormir. Dans ton sommeil, tu sembles si jeune, Frère! Tu souriais, la tête appuyée sur ton bras replié par dessous, tout à fait comme un enfant. Je te voyais bien sous la lune si lumineuse de cette nuit. Je réfléchissais et beaucoup de questions me sont venues au coeur... "

"Dis-les."

"Je me disais: il faut que je demande à Jésus comment nous pourrons arriver à cet organisme, que tu as appelé Eglise, et dans lequel, si j'ai bien compris, il y aura une hiérarchie, étant donné notre insuffisance. Nous diras-tu tout ce que nous devrons faire, ou devrons-nous le faire par nous-mêmes?"

"Moi, quand ce sera le moment, je vous indiquerai le chef de celle-ci. Pas davantage. Pendant ma présence parmi vous, je vous ai déjà indiqué les différentes catégories avec les différences entre apôtres et disciples, hommes et femmes. En effet, elles s'imposent. Cependant, de même que je veux chez les disciples respect et obéissance aux apôtres, je veux que les apôtres aient amour et patience à l'égard des disciples."

"Et que devrons-nous faire? Toujours et seulement te prêcher?"

"C'est l'essentiel. Puis vous devrez en mon nom absoudre et bénir, ramener à la Grâce, administrer les Sacrements que j'instituerai ... "

"Que sont ces choses?"

"Ce sont des moyens surnaturels et spirituels, appliqués aussi avec des moyens matériels, employés pour persuader les hommes que le prêtre fait réellement quelque chose. Tu vois que l'homme s'il ne voit pas ne croit pas. Il a toujours besoin de quelque chose qui lui dise qu'il y a quelque chose. Pour ce motif, quand je fais des miracles, j'impose les mains, ou je mouille avec de la salive, ou je donne une bouchée de pain trempé. Je pourrais faire un miracle par ma seule pensée. Mais crois-tu qu'alors les gens diraient: "Dieu a fait le miracle"? Ils diraient: "Il est guéri parce que c'était le moment de guérir". Et ils en attribueraient le mérite au médecin, aux remèdes, à la résistance physique du malade. Ce sera la même chose pour les sacrements: des formes du culte pour administrer la Grâce, ou la rendre, ou la fortifier chez les fidèles. Jean, par exemple, se servait de l'immersion dans l'eau pour représenter la purification des péchés. En réalité, plus que l'eau qui lavait les membres, était utile la mortification de se reconnaître impur pour les péchés commis. Moi aussi, j'aurai le baptême, mon baptême, qui ne sera pas seulement symbole mais sera vraiment purification de la tache d'origine de l'âme et restitution à l'âme de l'état spirituel que possédaient Adam et Eve avant leur faute, augmenté encore ici parce qu'il sera donné grâce aux mérites de l'Homme-Dieu."

"Mais... l'eau ne descend pas sur l'âme! L'âme est spirituelle. Qui la saisit dans le nouveau-né, ou l'adulte, ou le vieillard? Personne."

"Tu vois que tu admets que l'eau est un moyen matériel sans effet sur une chose spirituelle? Ce ne sera donc pas l'eau, mais la parole du prêtre, membre de l'Eglise du Christ, consacré à son service, ou d'un autre vrai croyant qui dans des cas exceptionnels le remplace, qui opérera le miracle de la rédemption de la faute d'origine du baptisé."

"C'est bien. Mais l'homme est pécheur aussi de lui-même... Et les autres péchés, qui les enlèvera?"

"Toujours le prêtre, Jacques. Si c'est un adulte, en même temps que la faute d'origine, disparaîtront les autres fautes. Si l'homme est déjà baptisé et revient au péché, le prêtre l'absoudra au nom de Dieu, Un et Trin, et grâce aux mérites du Verbe Incarné, comme je le fais pour les pécheurs."

"Mais Toi, tu es saint! Nous..."

"Vous devez être saints parce que vous touchez des choses saintes et administrez ce qui est à Dieu."

"Alors nous baptiserons plusieurs fois le même homme, comme fait Jean qui accorde l'immersion dans l'eau autant de fois que quelqu'un vient à lui?"

"Jean, dans son baptême, ne purifie que par l'humilité de celui qui s'immerge. Je te l'ai déjà dit. Vous, vous ne rebaptiserez pas quelqu'un qui est déjà baptisé, sauf dans le cas où il l'a été avec une formule non apostolique, mais schismatique, auquel cas on peut administrer un second baptême après une demande précise de celui qui doit être baptisé, s'il est adulte, de vouloir l'être et une nette déclaration qu'il veut faire partie de la véritable Eglise. Les autres fois, pour rendre l'amitié de Dieu et pour être en paix avec Lui, vous vous servirez de la parole du pardon unie aux mérites du Christ, et l'âme, venue à vous avec un vrai repentir et une humble accusation, sera absoute."

"Et si quelqu'un est malade au point de ne pouvoir se déplacer? Mourra-t-il alors dans le péché? A la souffrance de l'agonie, ajoutera-t-il celle de la peur du jugement de Dieu?"

"Non. Le prêtre ira trouver le mourant et l'absoudra. Il lui donnera même une forme plus large d'absolution, non pas globale, mais pour chaque organe des sens par lequel l'homme arrive généralement à pécher.

Nous avons en Israël l'Huile Sainte, composée suivant la règle donnée par le Très-Haut, et avec laquelle on consacre l'autel, le Pontife, les prêtres et les rois. L'homme est vraiment un autel, et il devient roi par son élection au siège du Ciel. II peut donc être consacré avec l'Huile de l'Onction. L'Huile Sainte sera prise avec d'autres parties du culte israélite et employée dans mon Eglise, bien qu'avec d'autres emplois. Parce que, en Israël, tout n'est pas mal et ne doit pas être répudié mais, au contraire, il y aura beaucoup de souvenirs des usages anciens dans mon Eglise. Et l'un d'eux sera l'Huile de l'Onction, employée aussi dans l'Eglise pour consacrer l'autel, les pontifes et toutes les hiérarchies ecclésiastiques, toutes, et pour consacrer les rois et les fidèles quand ils deviendront les princes-héritiers du Royaume, ou bien quand ils auront besoin d'une aide très grande pour comparaître devant Dieu avec les membres et les sens purifiés de toute faute. La grâce du Seigneur secourra l'âme et même le corps, s'il plaît à Dieu pour le bien du malade.

Le corps, bien des fois, ne réagit pas à la maladie même à cause des remords qui troublent sa paix et de l'action de Satan qui, par cette mort, espère gagner une âme pour son royaume et même porter les survivants au désespoir. Le malade passe de l'étreinte satanique et du trouble intérieur à la paix, par la certitude du pardon de Dieu qui lui obtient aussi l'éloignement de Satan. Et comme le don de la Grâce était accompagné, chez les premiers parents, de celui de l'immunité des maladies et de toute sorte de douleur, le malade, rendu à la Grâce aussi grande que celle d'un nouveau-né baptisé par mon baptême, peut obtenir aussi la victoire sur la maladie, aidé aussi par la prière de ses frères dans la foi, qui sont dans l'obligation d'avoir de la pitié envers le malade, pitié non seulement corporelle, mais surtout spirituelle, visant à obtenir le salut physique et spirituel du frère. La prière est déjà une forme de miracle, Jacques. La prière d'un juste, tu l'as vu chez Elie, a tant de puissance."

"Je te comprends peu, mais ce que je comprends me remplit de respect pour le caractère sacerdotal de tes prêtres. Si je te comprends bien, nous aurons avec Toi beaucoup de points communs: la prédication, l'absolution, le miracle. Trois sacrements, donc."

"Non, Jacques. La prédication et le miracle ne sont pas des sacrements. Mais il y aura davantage de sacrements. Sept comme le candélabre sacré du Temple et les dons de l'Esprit d'Amour. Et en vérité les Sacrements sont des dons et sont des flammes, donnés pour que l'homme brûle devant le Seigneur dans les siècles des siècles. Il y aura aussi le Sacrement pour les noces de l'homme. Celui qui est représenté dans le symbole des noces saintes de Sara de Raguël délivrée du démon. Il donnera aux époux tous les secours pour une sainte vie commune selon les lois et les désirs de Dieu. L'époux et l'épouse deviennent aussi les ministres d'un rite: celui de la procréation. Le mari et la femme deviennent aussi les prêtres d'une petite église: la famille. Ils doivent par conséquent être consacrés pour procréer avec la bénédiction de Dieu et pour élever une descendance dans laquelle on bénit le Nom Très Saint de Dieu."

"Et nous, les prêtres, qui nous consacrera?"

"Moi, avant de vous quitter. Vous, ensuite, consacrerez les successeurs et ceux que vous vous agrégerez pour propager la foi chrétienne."

"Toi, tu nous apprendras, n'est-ce-pas?"

"Moi et Celui que je vous enverrai. Cette venue aussi sera un Sacrement. Donné volontairement par Dieu Très Saint dans sa première épiphanie, donné ensuite par ceux qui auront reçu la plénitude du sacerdoce. Il sera force et intelligence, il sera confirmation dans la Foi, il sera piété sainte et sainte crainte, il sera aide de conseil et sagesse surnaturelle, et possession d'une justice qui par sa nature et sa puissance rendra adulte celui qui la reçoit. Mais tu ne peux pour le moment le comprendre. Lui-même te le fera comprendre. Lui, le Divin Paraclet, l'Amour Eternel, quand vous serez arrivés au moment de le recevoir en vous. Et ainsi il y a un autre Sacrement que pour le moment vous ne pouvez comprendre. Il est presque incompréhensible pour les anges tant il est sublime. Et pourtant vous, simples hommes, le comprendrez par la force de la foi et de l'amour. En vérité je te dis que celui qui l'aimera et s'en nourrira l'esprit pourra piétiner le démon sans en subir de dommage, parce qu'alors je serai avec lui. Tâche de te souvenir de ces choses, frère. A toi il appartiendra de les dire à tes compagnons et aux fidèles, de très nombreuses fois (...)"

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