"SI VOUS AVEZ LA FOI, JE VIENS
ET JE VOUS SOUSTRAIS AU DANGER"
(MariaValtorta, «l'Évangile
tel qu'il m'a été révélé»
tome 3)
Jésus dit:
"Bien des fois, je n'attends même pas qu'on m'appelle quand
je vois un de mes fils en danger. Et bien des fois j'accours aussi pour
celui qui est envers Moi un fils ingrat. Vous dormez, ou bien vous êtes
pris par les occupations de la vie, par les soucis de la vie. Moi, je
veille et je prie pour vous. Ange de
tous les hommes, je me tiens
penché sur vous et rien ne m'est plus douloureux que de ne pouvoir
intervenir parce que vous refusez mon secours, en préférant
agir par vous-mêmes ou, ce qui est pire, en demandant de l'aide
au Mal. Comme un père qui s'entend dire par un fils: "Je ne t'aime
pas. Je ne veux pas de Toi. Sors de ma maison", je reste humilié
et affligé comme je ne l'ai pas été pour les blessures.
Mais si seulement vous ne me commandez pas: "Va-ten" et si vous êtes
seulement distraits par la vie, je suis l'Eternel Veilleur, prêt
à venir, avant même d'être appelé. Et si j'attends
que vous me disiez une parole, parfois je l'attends, c'est pour m'entendre
appeler. Quelle caresse, quelle douceur de m'entendre appeler par les
hommes! Sentir qu'ils se souviennent que je suis "le Sauveur". Et je
ne te dis pas quelle joie infinie me pénètre et m'exalte
quand il y a quelqu'un qui m'aime et m'appelle sans attendre l'heure
du besoin. Il m'appelle parce qu'il m'aime plus que toute autre chose
au monde et sent qu'il se remplit d'une joie semblable à la mienne
rien qu'à m'appeler: "Jésus, Jésus", comme font
les enfants quand ils appellent: "Maman, maman" et qu'il leur semble
que du miel s'écoule sur leurs lèvres parce que le seul
mot " maman " apporte avec lui la saveur des baisers
maternels. Les apôtres voguaient, obéissant à mon
commandement d'aller m'attendre à Capharnaüm. Et Moi, après
le miracle des pains, je m'étais isolé de la foule, non
par dédain pour elle ou par lassitude. Je n'avais pas de dédain
pour les hommes, même s'ils étaient méchants avec
Moi. C'est seulement quand je voyais la Loi pietinée et la maison
de Dieu profanée que j'arrivais à m'indigner. Mais alors,
ce n'était pas Moi qui étais en cause, mais les intérêts
du Père. Et Moi, j'étais sur la terre le premier des serviteurs
de Dieu pour servir le Père des Cieux. Je n'étais jamais
las de me dévouer aux foules, même si je les voyais fermées,
lentes, humaines, au point de faire perdre coeur à ceux qui sont
les plus confiants dans leur mission. Et même justement, parce
qu'ils étaient si déficients, je multipliais mes explications
à l'infini, je les prenais vraiment comme des élèves
en retard, et je guidais leurs esprits dans les découvertes et
les initiations les plus rudimentaires, comme un maître patient
guide les petites mains maladroites des écoliers pour tracer
les premières lettres, pour les rendre toujours plus capables
de comprendre et de faire. Que d'amour j'ai donné aux foules!
Je les sortais de la chair pour les amener à l'esprit. Je commençais
Moi aussi par la chair, mais alors que Satan part de celle-là
pour les amener à l'Enfer, j'en partais pour les conduire au
Ciel. Je m'étais isolé pour remercier le Père du
miracle des pains. Ils avaient été plusieurs milliers
de personnes à en manger et j'avais recommandé de dire:
"Merci" au Seigneur
. Mais après avoir
obtenu l'aide, l'homme ne sait pas dire "merci".
Je
le disais pour eux. Et après... Et après, je m'étais
fondu avec mon Père pour lequel j'avais une infinie nostalgie
d'amour. J'étais sur la terre, mais comme une dépouille
sans vie. Mon esprit s'était jeté à la rencontre
de mon Père que je sentais penché sur son Verbe et je
Lui disais: "Je t'aime, ô Père Saint!". C'était
ma joie de Lui dire: "Je t'aime". Le Lui dire comme homme en plus de
le Lui dire comme Dieu. Lui humilier mon sentiment d'homme, comme je
Lui offrais ma palpitation de Dieu. Il me semblait être l'aimant
qui attirait à Lui tous les amours de l'homme, de l'homme capable
d'aimer Dieu quelque peu, de les accumuler, de les offrir dans le creux
de mon Coeur. Il me semblait être Moi seul: l'Homme, c'est-à-dire
la race humaine qui revenait, comme aux jours de l'innocence, converser
avec Dieu dans la fraîcheur du soir. Mais bien que ma béatitude
fût complète, parce que c'était une béatitude
de charité, elle ne m'éloignait pas des besoins des hommes
et je remarquai le danger de mes fils sur le lac. Et je quittai l'Amour
pour l'amour.
La charité doit être
empressée. Ils m'ont pris pour un fantôme. Oh!
que de fois, pauvres fils, vous me prenez pour un fantôme, pour
un épouvantail! Si vous pensiez toujours à Moi, vous me
reconnaîtriez tout de suite. Mais vous avez tant d'autres phantasmes
dans le coeur et cela vous donne le vertige. Mais Moi, je me fais connaître.
Oh! si vous saviez m'écouter! Pourquoi Pierre s'enfonce-t-il,
après avoir marché pendant plusieurs mètres? Je
l'ait dit:
parce que l'humanité domine son esprit. Pierre
était très homme. Si c'était Jean, il n'aurait
pas eu tant d'audace et n'aurait pas, par inconstance, changé
d'idée
. La pureté donne de la
prudence et de la fermeté. Mais Pierre était
"homme" dans toute l'acception du mot. Il désirait se distinguer
des autres, faire voir que "personne" n'aimait le Maître comme
lui. Il voulait s'imposer et, pour la seule raison qu'il était
un des miens, il se croyait déjà au-dessus des faiblesses
de la chair. Au contraire, pauvre Simon, dans les épreuves, il
donnait des contre-épreuves qui n'avaient rien de sublime. Mais
c'était nécessaire pour qu'il fût, par la suite,
celui qui perpétuerait la miséricorde du Maître
dans l'Eglise naissante. Pierre non seulement se laisse dominer par
la peur pour sa vie en danger, mais il devient uniquement, comme tu
l'as dit, "une chair qui tremble". Il ne réfléchit plus,
il ne me regarde plus. Vous aussi vous vous comportez de même
.
Et plus le danger est imminent et plus vous voulez agir par vous-mêmes.
Comme si vous pouviez faire quelque chose! Jamais comme dans les heures
où vous devriez espérer en Moi et m'appeler, vous vous
éloignez, me serrez le coeur et même me maudissez. Pierre
ne me maudit pas, mais il m'oublie et je dois libérer le pouvoir
de volonté pour appeler à Moi son esprit: pour lui faire
lever les yeux vers son Maître et Sauveur. Je l'absous d'avance
de son péché de doute parce que je l'aime cet impulsif
qui, une fois confirmé en grâce, saura aller de l'avant,
sans plus se troubler ou se lasser, jusqu'au martyre, en jetant inlassablement
jusqu'à la mort son filet mystique pour amener les âmes
à son Maître. Et quand il m'appelle, je ne marche pas,
je vole à son secours et je le tiens étroitement pour
le conduire en lieu sûr. Plein de douceur est mon reproche, parce
que je comprends tout ce qui atténue les faiblesses de Pierre.
Je suis le meilleur défenseur et le meilleur juge qui soit et
qui aura jamais été. Pour tous. Je vous comprends, mes
pauvres fils! Et même si je vous dis un mot de reproche, mon sourire
vous l'adoucit. Je vous aime. Voilà tout.
Je
veux que vous ayez foi. Mais, si vous l'avez, je viens et je vous soustrais
au danger. Oh! si la Terre savait dire: "Maître, Seigneur, sauve-moi!"
Il suffirait d'un cri, mais de toute la Terre, pour que instantanément
Satan et ses séides tombent vaincus. Mais vous
ne savez pas avoir foi. Je vais, multipliant les moyens pour vous amener
à la foi. Mais ils tombent dans votre vase comme une pierre dans
la vase d'un marais et ils y restent ensevelis. Vous ne voulez pas purifier
les eaux de votre esprit, vous aimez être une fange putride. Peu
importe. Je fais
mon devoir de Sauveur Eternel. Et si même
je ne peux sauver le monde parce que le monde ne veut pas être
sauvé, je sauverai du monde ceux qui, parce qu'ils m'aiment comme
je dois être aimé, n'appartiennent plus au monde.
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