LA
GUERISON DU SERVITEUR DU CENTURION
(MariaValtorta, «l'Évangile
tel qu'il m'a été révélé»
tome 3)
Venant de la campagne, Jésus entre à
Capharnaüm. Avec Lui se trouvent les douze ou plutôt les
onze apôtres, car Jean n'y est pas. Salutations habituelles
des gens sur une gamme très variée d'expressions, depuis
celles toutes simples des enfants à celles un peu timides des
femmes, à celles extatiques des miraculés, jusqu'aux
salutations curieuses ou ironiques. Il y en a pour tous les goûts.
Et Jésus répond à tous, selon la manière
dont on le salue: des caresses pour les enfants, des bénédictions
pour les femmes, des sourires aux miraculés, et un profond
respect pour les autres. Mais, cette fois, aux salutations ordinaires,
s'unit le salut du centurion de l'endroit, je crois. Il le salue de
son: "Salut, Maître!" auquel Jésus répond en disant:
"Dieu vienne à toi."
Pendant que la foule s'approche, curieuse de voir comment va se passer
la rencontre, le romain continue: "Cela fait plusieurs jours que je
t'attends. Tu ne me reconnais pas parmi ceux qui t'écoutaient
sur la montagne. J'étais habillé en civil. Tu ne me
demandes pas pourquoi j'étais venu?"
"Je ne te le demande pas. Que veux-tu de Moi?"
"Nous avons l'ordre de surveiller ceux qui font des rassemblements.
Trop de fois Rome a dû regretter d'avoir autorisé des
réunions honnêtes-en apparence. Mais, en te voyant et
en t'entendant, j'ai pensé à Toi comme à... comme
à... J'ai un serviteur malade, Seigneur. Il gît dans
ma maison sur son lit, paralysé par une maladie osseuse, et
il souffre terriblement. Nos médecins ne le guérissent
pas. J'ai invité les vôtres à venir, car ce sont
des maladies qui viennent de l'air corrompu de ces régions
et ils savent les soigner avec les herbes du sol fiévreux de
la rive où stagnent les eaux avant d'être absorbées
par le sable de la mer. Ils ont refusé de venir. J'en ai grande
douleur parce que c'est un serviteur fidèle."
"Je viendrai et te le guérirai."
"Non, Seigneur. Je ne t'en demande pas tant. Je suis païen, ordure
pour vous. Si les médecins hébreux craignent de se contaminer
en mettant les pieds dans ma maison, à plus forte raison ce
serait contamination pour Toi qui es divin. Je ne suis pas digne que
tu entres sous mon toit. Mais si d'ici tu dis une seule parole, mon
serviteur guérira car tu commandes à tout ce qui existe.
Moi, je suis un homme soumis à tant d'autorités, dont
la première est César, pour lesquelles je dois faire,
penser, agir comme il m'est ordonné, je puis, à mon
tour, commander aux soldats que j'ai sous mes ordres, et si je dis
à l'un: "Va", à l'autre: "Viens", et au serviteur: "Fais
ceci", le premier va où je l'envoie, le second vient parce
que je l'appelle, le troisième fait ce que je dis. Toi qui
es Celui qui est, tu seras tout de suite obéi par la maladie
et elle s'en ira ".
"Ce n'est pas un homme, la maladie ... " objecte Jésus.
"Toi non plus, tu n'es pas un homme, mais tu es l'Homme. Tu peux donc
même commander aux éléments et aux fièvres,
car tout est soumis à ton pouvoir."
Des notables de Capharnaüm prennent Jésus à part
et Lui disent: "C'est un romain, mais écoute-le car c'est un
homme de bien qui nous respecte et nous rend service. Pense que lui
a fait construire la synagogue et il tient en respect ses soldats
pour qu'ils ne se moquent pas de nous pendant le sabbat. Accorde-lui
donc cette grâce par amour pour ta ville, pour qu'il ne reste
pas déçu et fâché et pour que son affection
pour nous ne se tourne pas en haine."
Jésus, après avoir écouté ceux-ci et celui-là,
se tourne en souriant vers le centurion: "Pars en avant, j'arrive."
Mais le centurion recommence à dire: "Non, Seigneur, je te
l'ai dit: ce serait un grand honneur pour moi si tu entrais sous mon
toit, mais je ne mérite pas tant. Dis seulement une parole
et mon serviteur guérira. "
"Et, qu'il en soit ainsi. Va avec foi. En cet instant la fièvre
le quitte et la vie revient en ses membres. Fais en sorte qu'à
ton âme aussi vienne la Vie.Va ."
Le centurion salue militairement, s'incline et puis s'en va.
Jésus le regarde partir et puis il se retourne vers ceux qui
sont présents et dit: "En vérité, je vous dis
que je n'ai pas trouvé autant de foi en Israël. Oh! c'est
pourtant vrai! "Le peuple qui marchait dans les ténèbres
vit une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans l'obscure
région de la mort, la Lumière s'est levée", et
encore: "Le Messie, après avoir levé sa bannière
sur les nations les réunira". Oh! mon Royaume! Vraiment vers
toi on affluera en nombre infini! Plus nombreux que tous les chameaux
et les dromadaires de Madian et d’Epha, et que les porteurs d'or et
d'encens de Saba, plus nombreux que tous les troupeaux de Cédar
et que les béliers de Nabaiot seront ceux qui viendront à
toi, et mon coeur se dilatera de joie en voyant venir à Moi
les peuples de la mer et la puissance des nations. Les îles
m'attendent pour m'adorer et les fils des étrangers construiront
les murs de mon Eglise dont les portes resteront toujours ouvertes
pour accueillir les rois et la puissance des nations et pour les sanctifier
en Moi. Ce qu’Isaïe a vu, voilà que cela s'accomplira!
Je vous dis que beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident et
siégeront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des
Cieux, pendant que les fils du Royaume seront jetés dans les
ténèbres extérieures où il y aura pleurs
et grincements de dents."
"Tu prophétises donc que les gentils seront égaux aux
fils d'Abraham?"
"Non pas égaux: supérieurs. Ne le regrettez pas,
car c'est votre faute. Ce n'est pas Moi, mais les Prophètes
qui le disent et déjà les signes le confirment. Maintenant
que quelques-uns d'entre vous aillent à la maison du centurion
pour constater que son serviteur est guéri, comme la foi du
romain le méritait. Venez. Peut-être qu'à la maison
il y a des malades qui attendent ma venue. "
Jésus, avec les apôtres et quelques autres, se dirige
vers la maison où il reste habituellement les jours où
il est à Capharnaüm. Le plus grand nombre se précipitent
curieux et bruyants vers la maison du centurion."
(Correspondance avec Matthieu
8,5 et Luc 7,10)
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