« TU NE DIRAS PAS DE
FAUX TEMOIGNAGES »
(Maria Valtorta - L'Évangile tel qu'il
m'a été révélé - Tome 2)
« La paix à vous tous.
" Tu ne diras pas de faux témoignages " est-il dit.
Qu'est-ce qu'il y a de plus dégoûtant qu'un menteur? Ne
peut-on pas dire qu'il unit la cruauté à l'impureté?
Oui, qu'on le peut. Le menteur, je parle de celui qui ment en matière
grave, est cruel. Il tue la réputation avec sa langue. Il n'est
donc pas différent de l'assassin. Je dis même: il est pire
qu'un assassin. Ce dernier ne tue que le corps. Le menteur tue aussi le
bon renom, le souvenir d'un homme. Il est donc deux fois assassin. C'est
l'assassin impuni car il ne répand pas le sang, mais il blesse l'honneur
à la fois de celui qu'il calomnie et de sa famille toute entière.
Et je ne m'arrête même pas au cas de celui qui, en Prêtant
serment, envoie un autre à la mort. Sur celui-là sont déjà
accumulés les charbons de la Géhenne. Mais je parle seulement
de celui qui, par un mensonge, fait des insinuations et persuade d'autres
personnes au détriment d'un innocent. Pourquoi le fait-il? Ou par
haine sans raison, ou bien par le désir d'avoir ce qu'un autre possède,
ou bien par peur.
Par haine. Il est mené par la haine, celui-là
seul qui est l'ami de Satan. Celui qui est bon ne hait jamais, pour aucun
motif. Même si on le méprise, si on lui fait du tort, il pardonne.
Il ne hait jamais. La haine, c'est le témoignage qu'une âme
perdue donne à elle-même, et c'est le plus beau témoignage
qui puisse être donné à l'innocent. Car la haine, c'est
la révolte du mal contre le bien. on ne pardonne pas à celui
qui est bon.
Par avidité. " Celui-ci a ce que je n'ai pas. Je veux l'avoir.
Ce n'est qu'en le faisant mépriser que je puis avoir sa place. Et
je le fais. Je mens? Qu'importe? Je vole? Qu'importe? Je puis arriver à
ruiner toute une famille? Qu'importe? " Parmi toutes les questions que
le menteur rusé se pose, il oublie, il veut oublier, une question,
celle-ci: " Et si on me démasquait? " Cette question, il ne se la
pose pas parce que, emporté par l'orgueil et l'avidité, c'est
comme s'il avait les yeux fermés. Il ne voit pas le danger. Il est
encore comme un homme ivre. Il est enivré par le vin de Satan, et
ne réfléchit pas que Dieu est plus fort que Satan et se charge
de venger ceux que l'on calomnie. Le menteur s'est donné au Mensonge
et il se fie stupidement à sa protection.
Par peur. Bien souvent quelqu'un calomnie pour s'excuser lui-même.
C'est la forme la plus commune du mensonge. On a fait le mal. On craint
que notre action soit découverte et reconnue. Alors, usant et abusant
de l'estime que l'on a encore près des autres, voilà qu'on
dénature le fait et que ce qu'on a fait, on le met sur le compte
d'un autre dont on craint seulement l'honnêteté. On agit encore
ainsi parce qu'un autre, parfois a été, sans le vouloir,
témoin de l'une de nos mauvaises actions, et alors on veut se mettre
à l'abri de son témoignage. On l'accuse pour le rendre odieux,
afin que s'il parle, personne ne le croie.
Mais agissez bien! Agissez bien! Et vous n'aurez jamais besoin de mentir.
Ne réfléchissez-vous pas, quand vous mentez, au joug pesant
que vous vous mettez sur les épaules? Il est fait de l'assujettissement
au démon, de la peur perpétuelle d'un démenti et de
la nécessité de se rappeler le mensonge, avec les faits et
les détails qui l'entouraient, même après des années,
sans tomber dans une contradiction. Un travail de galérien. Et encore
s'il servait au Ciel! Mais il rie sert qu'à préparer une
place dans l'enfer!
Soyez francs. Comme elle est belle la bouche de l'homme qui ne connaît
pas le mensonge! Il sera pauvre? Il sera fruste? Il sera inconnu? Il l'est
même? Oui. Mais c'est toujours un roi parce qu'il est sincère.
Et la sincérité est quelque chose de royal plus que l'or
et qu'un diadème, et il élève au-dessus des foules
plus qu'un trône, et il a une cour de gens honnêtes plus nombreuse
que celle d'un monarque. Le voisinage de l'homme sincère procure
la sécurité et le réconfort. L'amitié d'un
homme qui n'est pas sincère procure des ennuis et même son
seul voisinage donne une impression de malaise. Celui qui ment réfléchit-il
qu'il est toujours tenu en suspicion puisque le mensonge a vite fait de
se manifester pour mille raisons? Comment pouvoir accepter désormais
ce qu'il dit? Même s'il dit la vérité, et qu'on ne
demande pas mieux que de le croire, au fond, il restera toujours un doute:
" Va-t-il encore mentir maintenant? " Vous allez dire: " Mais où
est en cela le faux témoignage? " Tout mensonge est un faux témoignage.
Il n'y a pas que le faux témoignage légal.
Soyez simples comme est simple Dieu et un petit enfant. Soyez véridiques
à tous les moments de votre vie. Vous voulez qu'on vous considère
comme bons? Soyez-le, en vérité. Même si un médisant
voulait dire du mal de vous, il y aurait cent bons pour dire: " Non, ce
n'est pas vrai. Il est bon. Ses oeuvres parlent pour lui ". Dans un livre
sapientiel il est dit: " L'homme inique s'avance avec la perversité
sur les lèvres... en son coeur pervers, il prépare de mauvais
desseins et en tout temps il sème la discorde... Il y a six choses
que le Seigneur hait, et la septième Il l'a en horreur: les yeux
altiers, la langue menteuse, les mains qui versent le sang innocent, le
coeur qui médite des desseins iniques, les pieds empressés
à courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges
et celui qui sème la discorde parmi les frères... La ruine
s'approche du méchant pour les péchés de la langue...
Celui qui ment est un témoin frauduleux. Les lèvres véridiques
ne changent jamais, mais celui qui use d'un langage frauduleux, son témoignage
est changeant. Les paroles du murmurateur semblent simples, mais elles
pénètrent dans les viscères. L'ennemi se reconnaît
à sa façon de parler quand il couve la trahison. Quand il
parle à voix basse, ne t'y fie pas car il porte en son coeur les
sept méchancetés.
Sous des dehors engageants il cache sa haine, mais sa malice sera mise
au jour... Celui qui creuse une fosse y tombera et la pierre tombera sur
celui qui la fait rouler.
Vieux comme le monde est le péché de mensonge et la pensée
du sage s'en tient à ce qu'il a décidé, de même
que le jugement de Dieu à l'égard du menteur. Je vous dis:
ayez toujours un seul langage. Que le "oui " soit toujours "oui " et le
"non" toujours "non" même en face des puissants et des tyrans. Et
vous en aurez un grand mérite pour le Ciel. Je vous dis: ayez la
spontanéité de l'enfant qui va d'instinct vers celui dont
il ressent la bonté, sans chercher autre chose que la bonté,
et qui dit ce que sa bonté elle-même lui fait penser sans
calculer s'il en dit de trop et il peut en avoir du blâme.
Allez en paix, et que la Vérité devienne votre amie.
»
Le petit Asraël qui est toujours resté assis aux pieds
de Jésus, la tête levée comme un petit oiseau qui écoute
la voix de son père, a un mouvement tout de douceur: il frotte de
son petit visage les genoux de Jésus, et il dit: « Moi et
Toi nous sommes amis parce que tu es bon et que je t'aime. Maintenant,
je le dis moi aussi » et il force sa voix pour se faire entendre
dans toute la vaste pièce et il parle, en faisant des gestes comme
il a vu faire à Jésus: « Ecoutez tous. Je sais où
vont les personnes qui ne disent pas de mensonges et qui aiment bien Jésus
de Nazareth. Ils montent par l'échelle de Jacob et vont en haut,
en haut, en haut... en même temps que les anges, ensuite là
ils s'arrêtent quand ils trouvent le Seigneur » et il rit,
heureux, en montrant toutes ses dents.
Jésus le caresse et descend parmi les gens. Il rapporte le petit
à sa mère: «Merci, femme de m'avoir donné ton
enfant. »
« Il t'a donné des ennuis... »
«Non, il m'a donné de l'amour. C'est un petit du Seigneur
et que le Seigneur soit toujours avec lui et avec toi. Adieu. »
Tout prend fin.
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