LES
BEATITUDES
Bienheureux les pauvres en esprit
(MariaValtorta, «l'Évangile tel qu'il m'a été
révélé» tome 3)
"Bienheureux serai-je si je suis
pauvre en esprit".
Oh! fièvre satanique des richesses à quels délires
tu conduis les hommes! Les riches, les pauvres. Le riche qui vit pour
son or, idole infâme de son esprit en ruines. Le pauvre qui
vit de la haine qu'il a pour le riche qui possède l'or, et
même s'il ne se rend pas matériellement homicide, il
proclame ses anathèmes contre les riches, leur souhaitant toutes
sortes de maux. Il ne suffit pas de ne pas commettre
le mal, il faut encore ne pas désirer le faire. Celui
qui maudit en souhaitant malheurs et mort ne diffère pas beaucoup
de celui qui tue matériellement, car il a en lui le désir
de voir périr celui qu'il hait. En vérité je
vous dis que le désir n'est qu'un acte que l'on retient, comme
le fruit d'une conception déjà formé mais non
expulsé. Le désir mauvais empoisonne et corrompt, car
il dure davantage que l'acte violent. Il s'enracine plus profondément
que l'acte lui-même.
Celui qui est pauvre en esprit, s'il est matériellement riche
ne pèche pas à cause de l'or, mais avec son or il réalise
sa sanctification parce qu'il en fait de l'amour. Aimé et béni,
il est semblable à ces sources qui sauvent les voyageurs dans
les déserts et qui se donnent sans avarice, heureuses de pouvoir
se donner pour soulager ceux qui désespèrent. S'il est
réellement pauvre, il est joyeux dans sa pauvreté et
trouve son pain agréable. Il est joyeux car il échappe
à la fièvre de l'or, son sommeil ignore les cauchemars
et il se lève bien reposé pour se mettre tranquillement
à son travail qui lui est léger parce qu'il le fait
sans avidité et sans envie.
L'homme peut être riche matériellement avec l'or, moralement
par ce qu'il affectionne. Sous le nom d'or, on comprend non seulement
les ressources pécuniaires, mais les maisons, les champs, les
bijoux, les meubles, les troupeaux, tout ce qui en somme donne l'aisance
à la vie. Les richesses morales consistent dans: les liens
de parenté ou de mariage, les amitiés, les richesses
intellectuelles, les charges publiques. Comme vous le voyez, pour
la première catégorie le pauvre peut dire: "Oh!
pour moi, il me suffit de ne pas envier celui qui possède et
je me contente de la situation qui m'est imposée"; pour
la seconde, celui qui est pauvre doit encore se surveiller car le
plus misérable des hommes peut devenir coupable si son esprit
n'est pas détaché. Celui qui s'attache immodérément
à quelque chose, celui-là pèche.
Vous direz: "Mais alors, nous devons haïr le bien que Dieu
nous a accordé? Mais alors, pourquoi commande-t-Il d'aimer
le père, la mère, l'épouse, les enfants et pourquoi
dit-Il: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même'? ". Il
faut distinguer. Nous devons aimer le père, la mère,
l'épouse et le prochain, mais dans la mesure que Dieu nous
a fixée: "comme nous-mêmes". Tandis que Dieu
doit être aimé par-dessus tout et avec tout nous-mêmes.
Nous ne devons pas aimer Dieu comme nous aimons ceux qui nous sont
les plus chers: celle-ci parce qu'elle nous a allaités, cette
autre parce qu'elle dort sur notre poitrine et qu'elle nous donne
des enfants, mais nous devons l'aimer avec tout nous-mêmes:
c'est-à-dire avec toute la capacité d'aimer qui existe
dans l'homme: amour de fils, amour d'époux, amour d'ami et
oh! ne vous scandalisez pas! amour de père. Oui, pour les intérêts
de Dieu, nous devons avoir le même soin qu'un père a
pour ses enfants pour lesquels il veille avec amour sur ses biens
et les développe, et s'occupe et se préoccupe de sa
croissance physique et culturelle et de sa réussite dans le
monde.
L'amour n'est pas un mal et ne doit pas devenir un mal. Les grâces
que Dieu nous accorde ne sont pas un mal et ne doivent pas devenir
un mal. Elles sont amour. C'est par amour qu'elles sont données.
C'est avec amour qu'il faut user de ces richesses d'affections et
de biens que Dieu nous accorde. Et seul celui qui ne s'en fait pas
des idoles, mais des moyens pour servir Dieu dans la sainteté,
montre qu'il n'a pas d'attachement coupable pour ces biens. Il pratique
alors la sainte pauvreté d'esprit qui se dépouille de
tout pour être plus libre de conquérir le Dieu Saint,
Suprême Richesse. Conquérir Dieu, c'est-à-dire
posséder le Royaume des Cieux.
(Correspondance avec Matthieu
5,3)
Heureux les doux,
car ils posséderont la terre. >>
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